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4 ans que je suis sur la région parisienne, exilée pour études et travail.

4 ans que j’aime me promener dans Paris, surtout lors de journée ensoleillée comme aujourd’hui. Je flâne dans ses rues, je m’y perds. Et, sans a priori sur aucun quartier, je suis allée dans les coins considérés comme « non fréquentables ». Même la nuit, seule, pour rejoindre des amis.

N’ayant pas les moyens de vivre à Paris, je me suis souvent retrouvée à rentrer seule chez moi, parfois tard la nuit. Pas toujours à l’aise sachant qu’il n’y a plus personne dehors. Et s’il m’arrivait quelque chose ?

On m’a abordé, complimenté, sourit. Ce qui n’est jamais désagréable. Parfois, cela peut aboutir sur une discussion. Lorsque les avances se font trop pressantes, je n’ai jamais eu de problème à les repousser, poliment, gentiment. Le mec en face comprend, il n’insiste pas et chacun reprend sa route. Des rencontres éphémères, du partage plus ou moins intéressant entre Etres Humains. C’est toujours bon à prendre dans une ville où tout le monde est si anonyme.

Parfois la nuit, seule, dans des quartiers que certains qualifieraient de « craignons », je n’ai jamais eu de problème. Je comprenais les filles témoignant de leurs déboires, parfois multiples et variés, d’harcèlement de rue. Mais, Dieu merci, je n’étais pas concernée.

Cet après-midi, nous étions deux, à La Défense. Et là, j’ai compris. Une drague lourde. Un « non » franc et massif. Un « non » qu’il n’a pas accepté. Alors ce sont les insultes, le ton qui monte. La crainte que ça devienne physique. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais merci au militaires qui sont intervenus. Et aux jeunes d’à côté qui allaient le faire et surveillaient ce qui se passaient (eux, que certains qualifieraient de « jeunes noirs de cité dont il faut se méfier »).

 

Je refuse de craindre la rue.

Je refuse de céder ma place parce qu’un homme a décidé que je devais partir.

Je refuse d’être considérée comme de la merde car je dis « non ».

Je refuse qu’on ne respecte pas mes choix.

Je refuse qu’on estime que je suis « libre » et donc baisable car je ne suis pas mariée.

Je refuse d’arrêter de sourire aux gens, rendre service ou entamer une discussion car il y a un risque.

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