J'ai été voir le spectacle 1789, Les Amants de la Bastille (on m'a offert la place, ça ne se refuse pas!). Bon, le spectacle en lui-même je n'en fera pas un éloge: à vouloir faire trop actuel et commercial, dans 5 ans, tout le monde aura oublié cette comédie musicale. Néanmoins, à la fin, les artistes déclament les premiers articles de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. En ces temps où l'Egalité pour tous est source de polémiques et de contestation, ces mots résonnaient différemment.
"Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.
En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.
En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.
Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.
Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents."
Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.
Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents."
La totalité de la DDHC peut être lue ICI
Cette Déclaration est la base, théorique, de la constitution de notre Etat républicain. Elle a souvent été remise en cause, souvent bafouée et non-respectée. Et aujourd'hui encore, des citoyens d'un même pays ne disposent pas de l'égalité des droits au sein-même de ce pays! Et ceci est purement et simplement inacceptable.
Les anti-mariage pour tous ont le droit de manifester et de s'exprimer. C'est ça la démocratie. Mais, ces manifestations ont un relent d'homophobie vraiment très désagréable. Et pour en être persuadé, il suffit de lire/écouter/regarder les interventions des manifestants.
Je suis catholique par ma naissance. J'ai fait gentiment tous les sacrements. Exceptés l'ordination (étant une femme, je ne peux toujours pas devenir prêtre), le mariage et l'onction des malades (cela annonçant une mort proche, je suis pas pressée de l'avoir). J'ai été enfant de choeur. J'ai participé à la Pastorale des Jeunes. J'ai fait deux fois le pèlerinage des jeunes à Lourdes. Je rêvais des JMJ.
Et puis, constatant que "Aimez-vous les uns les autres" était loin d'être appliqué par l'Eglise et ses fidèles, j'ai pris mes distances. Je ne regrette pas d'avoir vécu tout ça, qui sont des bons souvenirs vécus avec amis. J'ai acquis une culture religieuse que je n'aurais certainement pas autrement. Je regarde les évènements d'un oeil différent...
Jésus lui-même a deux pères et a été conçu par une Procréation Médicalement Assistée (enfin, avec les moyens de l'époque)...
Mais surtout, je suis en formation d'éducatrice spécialisée.
J'ai vu, et je vois au quotidien des enfants, des jeunes cassés, délabrés, démembrés, maltraités, abandonnés, rejetés....par leurs parents, hétérosexuels. Alors, si eux, incapables d'apporter à un enfant ce dont il a besoin pour bien grandir, ont le droit de procréer...oui, je demande que des couples homosexuels puissent également avoir ce droit. Ce sont des adultes, qui s'aiment et qui veulent fonder une famille. Ils y ont droit.
Les opposants disent souvent qu'il ne doit pas y avoir de droit A l'enfant, mais qu'il faut voir le droit DE l'enfant. 1) tout le monde a le droit d'avoir d'un enfant. 2) chaque enfant a le droit d'avoir une famille, aimante. Si cette famille s'avère être homoparentale, où est le problème? Je préfère savoir un enfant en sécurité et aimé par un couple homosexuel, que dans un couple hétéro complètement incapable d'en prendre soin.
Et le pire, c'est que dans ma formation, des personnes sont contre ce projet de loi. Quels futurs professionnels seront-ils, s'ils refusent l'égalité des droits pour tous?...
Si cette loi passe, elle permettrait également de supprimer toute l'hypocrisie qui existe actuellement. Car les familles homoparentales existent déjà! Mais il n'y a qu'un des deux parents qui est reconnu juridiquement et qui détient l'autorité parentale. Si ce parent meurt? Son conjoint n'a aucun droit sur l'enfant, qui se retrouvera entre les mains des services sociaux. Un enfant de plus à accompagner, sans autre problème que de ne pas avoir la loi derrière lui, alors qu'il a un "parent".
Et arrêtons de dire que cela va dévier vers des mariages incestueux, polygames ou vers la zoophilie, c'est vraiment ridicule et pathétique...
Et en parlant de famille: direction Montréal fin février. Je décolle avec ma soeur, on va voir notre frère en année universitaire là-bas! Et on est tous les 3 full contents!
Ceci dit, j'ai entendu ce matin sur radio-Bourdin un représentant de l'épiscopat catholique qui a dit des choses qui m'ont parues respectueuses et de la citoyenneté et "distanciées" par rapport à la "récupération" politique de la Droite française... Dommage que beaucoup d'autres aient "déraillés".
Contente de savoir que tu iras au Québec... J'espère que tu y feras de belles découvertes... même si ce sera probablement "réfrigérant" :)