CLIK

Ces 2 dernières semaines, j'ai accumulé beaucoup de boulot pour les cours. Oui, car j'ai besoin de beeeeeeaaaaaaaauuuuuucoup de pression pour m'y mettre sérieusement. Genre une échéance qui approche qui très sérieusement...Et là où je m'épate, c'est que j'arrive à ne pas voir le temps passer; à travailler pendant plusieurs heures sans m'en rendre compte. Ca peut paraître crétin de le dire, mais je suis tellement pas habituée à ça que ça me fait bizarre. J'arrive à aimer bosser pour les cours! (pour l'instant...).

Sinon, plus que 4 semaines de stage. J'en vois enfin le bout! Ma seule inquiétude maintenant étant: j'espère qu'ils vont me le valider...Et en même temps, vu les conditions auxquelles j'ai eu droit, je pense avoir vraiment fait de mon mieux. M'enfin, hâte que ça se finisse, et de repartir sur autre chose. J'ai fait plein de demande: demandeurs d'asile, prostituées, femmes battues et/ou en errance, toxicomanes...Et je vais encore en refaire, parce que pour l'instant, ça donne pas grand-chose. 

Mon papa pense que je suis tarée de me lancer dans ce métier. Il a raison. D'ailleurs, un de nos formateurs nous a quand même que nous (lui inclus) avions une bonne dose de masochisme pour vouloir devenir éducateur spécialisé. C'est vrai.
Après tout, voulant être prof, c'était en ZEP que je voulais enseigner...Et surtout, je sais d'où ça me vient: de ma maman! Elle est prof, avec des 3e et 4e pro, peu d'entre eux vivent chez leurs parents, beaucoup ont des problématiques sociales: bref, du gâteau quoi ^^. L'autre jour: "mais maman, tu te plains souvent de tes élèves, que c'est dur, que t'en as marre...Mais si on te proposait de changer pour aller dans un collège avec des petits anges?" "Je suis même pas sûre que j'accepterais; au fond, je les aime bien". Et elle a pas de CAPES ni de Bac +5 (je dis ça parce que, faut-il des tonnes de connaissances et d'années d'études pour être un bon prof...?).

Ah oui, pis vendredi matin, Bachelot et Pécresse sont venues dans notre école. Je les ai pas vu, j'étais en stage. Apparemment tout s'est bien passé, les étudiants exemplaires. Moi qui vient de Rennes 2, ça me fait bizarre. Il est donc possible d'avoir des ministres, issus de ce Gouvernement, qui viennent rencontrer des étudiants sans qu'il y ait des revendications, rébellions?




ça sent le printemps!!!

Mercredi 21 février 2007

Retour à l'aéroport de Milan. La joie et l'excitation ne sont plus aussi présents qu'à l'aller. On rentre chez nous et c'est très dur.

Hier, c'était notre dernière matinée au Bon Samaritain, sous le signe de mardi-gras. C'était génial de voir tous les enfants déguisés. Evidemment, on a dû danser, mais ça a été plus du bonheur de partager ça avec eux. Léonie m'a même dit: "Tu danses très bien, t'es devenue une vraie Sénégalaise". Oui, je m'y sens chez moi, je m'y sens bien. Bon, si je suis allée danser c'est quand même parce que Joachim et Jacques-Hubert m'ont appelé au micro; je les retiens :). Ensuite, on a rejoint nos classes pour partager le goûter avec les enfants et on a fait les mannequins d'un jour avec je ne sais combien de photos. Anne-Laure et Emmanuelle sont arrivées en pleurs; et là, question qui tue de Joachim: "Tu pleures pas? Tu sais pas pleurer?" "J'en suis pas loin". C'est en partie à cause (grâce à) lui que j'ai craqué. Il ne mettait que de la musique triste! Ca faisait tellement longtemps que les larmes n'avaient pas coulées et ça fait beaucoup de bien. Toute l'équipe nous a offert bracelets et colliers. J'ai cru que j'allais jamais m'arrêter de pleurer, si bien que Judith et Joachim m'ont pris dans leurs bras. On a à peine eu le temps de dire au-revoir à tout le monde, A-Y et Frère O. nous pressaient trop. Je les aurais tué! L'après-midi a passé. J'aurais pu retourner aux Parcelles avec certaines et j'aurais revu Joachim, mais j'avais pas envie de me refaire du mal. Puis, dans la nuit, on a quitté le sol sénégalais....

En arrivant à Milan, froid, indifférence, visages fermés, stress...tout ce qui fait le charme du Sénégal me manque déjà. Ainsi que tous ceux qui ont contribué au charme du voyage.
 

 Bouba                                         Mouhamed                                                          Pape-Ibrahima      

Racky                                                       Awa

Jacques                                                                Arame                                             Amy      

Adama                                                                   Viviane                                                               Joséphine

Emilie                                                             Oumy                                                          Seynabou

Jacques                                         Gérard                                                                         Nathalie

Joachim                                                               Jacques-Hubert                                                       Athanase

Judtih                                          Donatien

Aloïs                                                                 Hyacinthe                                       Rosalie

Léonie                                                   Germaine                             

...etc...

Tous à jamais gravés en moi plus fort qu'ils ne peuvent l'imaginer.

Une page se tourne, mais ça n'est la fin que du premier chapitre, certainement pas du livre.
 

J'aime autant prévenir, cet article risque d'être brouillon, veuillez m'en excuser.

Il s'en est passé des choses depuis la dernière fois.


J'ai été au cinéma et les 3 films ci-dessous vous sont fortement recommandés.





Notez que juste devant nous se tenaient deux beaux-gosses de chez beau-gosses...qui se sont embrassés! Et shit!





* Je vous recommande/conseille/incite à regarder le documentaire Noirs de France sur France 5. Au moins, on apprend des choses, et pas inutiles.


* Au niveau de la lecture, véritable coup de coeur pour l'Alchimiste de Paulo Coelho. Ce livre m'a rendu beaucoup plus sereine et attentive au monde qui m'entoure. Je croyais déjà aux signes que la vie peut nous envoyer, j'en suis désormais persuadée.
Je viens d'acheter Le dernier français aussi, d'Abd al Malik. Et le peu que j'en ai lu pour l'instant me plaît énormément. De toute façon, cet homme et ses mots, j'en suis fan.

* J'ai eu, il y a 2 semaines environ, une forte envie de départ au soleil (le froid et la neige y seraient-ils pour quelque chose?...). Tous les ans, à cette période, cette envie revient, teintée de nostalgie et de mal-être à devoir rester ici. Jusqu'à ce qu'une amie me fasse comprendre qu'il y a 5 ans, on y était au soleil. Le Sénégal, une des expériences les plus fortes de ma vie. Et depuis, tous les ans à la même période, l'envie du départ se fait à nouveau sentir. Alors c'est décidé, je passe diplôme et bye-bye! Tellement de choses à découvrir et de rencontres à faire!

* Je L'ai revu. Avec toute l'ambiguïté que cela implique. On est allé mangé au resto indien, une attention spéciale de sa part, sachant que l'Inde est une de mes passions. Mais, se retrouver face à face, après plusieurs mois, et bah ça donne deux personnes extrêmement gênées ne sachant pas quoi se dire. Il m'a dit que j'avais changé, sans m'expliquer pourquoi. C'est possible; je n'en sais rien. J'ai juste compris que plus rien n'était possible entre nous. Il fini s.on année de fac et part à Madagascar, pour une durée pour l'instant indéterminée. Comment vous dire ce que j'ai ressenti? Etrangement, aucune tristesse. Je pense que lire l'Alchimiste à ce moment-là  m'a vraiment aidé. J'ai compris qu'on avait des choses à vivre chacun de notre côté, peut-être lui plus que moi. Mais je garde cette intime conviction de retrouvailles futures.
Je vous parlais des signes; ils n'arrivent pas par hasard.
J'ai appris que mes grands-parents, qui ont vécu à Paris il y a plus de 50 ans, vivaient en fait non pas à Paris mais en très proche banlieue, dans la même ville que Lui.
Depuis quelques jours, j'ai parfois du mal à respirer de façon normale. Et hier, alors que je regardais une série, cette phrase y était prononcée: "C'est comme si on m'avait arraché le coeur, j'arrivais plus à respirer".
Tout ça peut sembler tiré par les cheveux, j'en conviens, mais j'y crois.
Et je ne peux vous mentir. Oui, il me manque. Oui, je l'aime toujours. Mais avant que quoi ce soit puisse à nouveau exister entre nous, il a des choses personnelles à accomplir. Et aimer, c'est aussi savoir laisser partir l'autre.

* Et vivement la fin de mon stage, parce que là l'ambiance de travail, merci! Une éduc qui coordonne une équipe d'AMP et AS. Une éduc seule contre cette équipe qui lui en fout plein la tronche. Je pense que le travail n'est pas assez dur comme ça, faut en rajouter. Remarquez, y en a bien une qui le dit, que c'est pas un groupe difficile (LOL). Et puis, "peut-être que c'est pas qu'on peut pas parler des jeunes, mais qu'on veut pas"... :O...Perso, j'ai pas choisi ce métier pour moi, mais pour les usagers avec lesquels je vais travailler. Heureusement que je suis sûre de moi, parce que ce genre de comportement aurait pu me dégoûter du social.

* Je suis en vacances, et je suis blindée de boulot...
Ah, je recherche à nouveau un stage. Dans l'insertion, Paris ou proche banlieue. Donc si quelqu'un a des pistes, je suis preneuse!